OpenAi a lancé son premier produit commercial sur le marché, malgré les peurs sur sa future utilisation : un outil de génération de texte artificielle.
Open AI, une organisation qui existe depuis maintenant cinq ans, va sortir une API, une interface de programmation active (application programming interface, en anglais), qui permet aux développeurs d’avoir accès à ses modèles d’intelligence artificielle, notamment le GPT-3, un outil de rédaction web automatique, autrement dit un générateur de texte.

L’API par OpenAi : comment fonctionne cet outil de rédaction web automatique ?
OpenAi est une société à but non lucratif co-fondée par Elon Musk en 2015 avec une dotation d’un milliard de dollars, qui propose actuellement en version test d’une durée de deux mois gratuits à quelques entreprises, un nouveau service nommé l’API.
L’API a pour particularité de permettre aux développeurs ayant accès à la version bêta privée d’automatiser pratiquement n’importe quelle tâche linguistique en anglais.
Elle fait partie de la catégorie des modèles dits généralistes : on teste le modèle avec d’énormes volumes de données générales et il est ensuite adapté à une résolution de problèmes spécifiques.
Cette interface de programmation peut notamment être utilisée pour la recherche sémantique, le résumé de contenus, l’analyse des sentiments, la modération de contenu mais aussi la discussion rapide, cohérente et complexe, dans le cadre d’un chatbot par exemple.
L’API est conçue pour être « à la fois simple à utiliser et suffisamment flexible pour rendre les équipes de machine learning plus productives » déclare OpenAi sur son blog.
Ainsi, pour l’utiliser, le développeur doit programmer le modèle en lui montrant quelques exemples de ce qu’il souhaite obtenir.
L’API tentera ensuite, selon la demande qui lui est faite, de renvoyer un texte complété, d’après le modèle programmé en amont : il apprend au fur à à mesure à écrire comme un humain.
L’outil GTP-3 permet donc la génération automatique de contenus et d’articles en anglais, la traduction de textes et la possibilité d’effectuer des analyses.
Il est également possible, comme le montre Reddit, un des utilisateurs fréquents de GTP-3, de faire de la modération de contenu.
L’API est donc un moyen facile et extrêmement simple d’accéder à une large compréhension du langage et aux capacités de génération de texte de GPT-3.
Bénéfices et menaces induits par cette technologie
L’organisation, qui devait se limiter à faire de la recherche sur l’intelligence artificielle, surprend en lançant à présent la commercialisation de sa technologie via un abonnement que paieront les entreprises pour avoir accès à l’API.
Un abonnement qui est en réalité un moyen de financement pour de nouveaux efforts de recherche.
La société OpenAi espère, grâce à cette API, limiter la barrière de la production de produits bénéfiques reposant sur l’IA, pour que les utilisateurs puissent construire des systèmes de la manière la plus susceptible de profiter à l’humanité.
Cet outil présente, effectivement, des bénéfices : les entreprises auront, grâce à lui, la capacité de doter des chatbots, des aides pédagogiques, des recherches juridiques…
Il permet également de combler des saisies dans des lignes de code informatique : par exemple, il pourra compléter les détails manquants d’une liste d’entreprises, en se basant sur les informations existantes déjà remplies.
Cependant, l’API pourrait également être utilisée à des fins malveillantes voire dangereuses comme le spam, la rédaction web de fakes news (faux contenu d’actualité), le harcèlement, la radicalisation…
Le programme étant capable d’analyser une phrase et de continuer le travail de rédaction web sur le même ton et avec les mêmes idées, toute personne mal intentionnée pourrait l’utiliser pour l’astroturfing, le fait de masquer qui est derrière la rédaction et l’envoi d’un message.
La société, qui affirme être consciente qu’elle ne peut « pas anticiper toutes les conséquences possibles de cette technologie » n’a donc pour l’instant lancé qu’une version test privée plutôt qu’une disponibilité générale via un modèle open source, dont l’accès ne peut plus être ajusté s’il s’avère finalement nuisible.
Même avec l’existence de l’outil GPT-2, à la disposition du public depuis maintenant un an, les peurs sont toujours là.
Évidemment, la société a annoncé que si des cas d’utilisations malveillantes et dangereuses étaient recensés, l’accès à l’API prendrait fin.
Photo by Franck V.